12 avril 2021
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C'est ainsi et pas autrement que les sondeurs s'imaginent un grand coup : En cherchant par monts et par vaux, le sifflement est soudain et assourdissant. Sous les feuilles et l'herbe, le chasseur de trésor sort des pièces d'or de la terre pour les mettre au jour

C'est exactement ce scénario de rêve qui s'est transformé en réalité pour un prospecteur en été 1991 : au lieu de trouver des objets militaires en plomb et en tôle datant des guerres françaises, il a trouvé sur un versant d'Aldrans un trésor d'or luxuriant datant du début du Moyen Âge. Si 86 pièces d'or datant du dernier tiers du VIe siècle après Jésus-Christ n'ont pas immédiatement disparu dans des collections privées, c'est grâce à un professeur d'université viennois

Il est tout à fait possible que le trésor de pièces ait été mis au jour lors des fouilles d'une conduite de gaz naturel. Quoi qu'il en soit, fin août 1991, les premières raretés sont apparues sur le marché numismatique viennois. C'est par hasard que Wolfgang Hahn, professeur de numismatique à l'université de Vienne, s'est retrouvé sur la piste des pièces rares, et est même entré en contact avec le chasseur de trésor. Grâce à l'intervention de l'expert en monnaies, le Land du Tyrol a même réussi à acheter les 86 pièces d'or. Elles sont aujourd'hui exposées au musée régional du Tyrol, le Ferdinandeum

POURQUOI TANT D'OR ARRIVE-T-IL À ALDRANS AU DÉBUT DU MOYEN-ÂGE ?

L'étonnement était à son comble. Pour élucider ce mystère, il fallait faire appel à des talents d'historiens et de criminologues. Numismates, historiens, archéologues et chroniqueurs de village ont pu mettre leurs connaissances à l'épreuve. La part décisive dans l'élucidation a été apportée par Professeur Wolfgang Hahn et sa collègue Andrea Luegmeyer de l'université de Vienne, qui ont examiné la trouvaille et en ont résumé la systématique de manière intéressante Publication résumant une étude approfondie

86 PIÈCES REPRÉSENTENT 145,83 GRAMMES D'OR PUR

La trouvaille du chercheur se composait de 86 pièces d'or au total, toutes frappées dans le dernier tiers du sixième siècle après Jésus-Christ. Sept de ces pièces sont des 'Solidi'. Il s'agissait de la monnaie de la fin de l'époque romaine, utilisée comme monnaie standard en or fin jusque tard dans le Moyen Âge. Un solidi avait un poids théorique de 4,5 grammes. Les 79 pièces restantes sont appelées Tremisses sont appelées "pièces de monnaie" et pèsent exactement un tiers du poids des solidi, soit 1,5 gramme. Ces pièces étaient particulièrement appréciées par les Germains. Au total, il y avait donc près de 150 grammes d'or pur éparpillés sur le sol de la forêt d'Aldrans. Ce n'est pas rien !

Mais ce n'est pas tout. Bien que le nombre et le poids des pièces auraient pu correspondre à un schéma de solution possible, comme me l'a fait savoir le professeur Hahn. Lors de fouilles ultérieures, on a en effet trouvé d'autres pièces, un solidus et huit trémisses. Elles ont rapidement disparu dans des collections privées. Lorsqu'une autre pièce est apparue, le trésor total se composait soudain de l'équivalent de 112 trémisses. Un bon conseil était devenu cher. Pourquoi cette petite fortune est-elle apparue à Aldrans ?

LA MOITIÉ D'UNE LIVRE ROMAINE - POUR QUOI AU JUSTE ?

L'or était alors calculé en poids de livres romaines. Le poids total des pièces trouvées à Aldrans est de 163,75 grammes. Et cela représente presque au dixième de gramme près une demi-livre de poids du taux de la livre romaine de 327,45 grammes, comme le montre Hahn dans une autre étude met en évidence. On peut donc en conclure que le trésor d'Aldrans doit être évalué en fonction du poids total d'or. En d'autres termes, quelqu'un devait obtenir une demi-livre d'or romaine il y a 1430 ans. C'est une conclusion très importante.

D'OÙ VENAIT LE MAGOT ? UNE RECHERCHE DE TRACES NUMISMATIQUES.

On appelle numismatique l'étude scientifique de l'argent et de son histoire. Comme chaque empereur voulait se présenter à ses subordonnés, il faisait frapper son portrait sur des pièces de monnaie. C'est précisément ce qui permet aux numismates de se faire une idée de la situation politique de l'époque, en nommant quasiment le cheval et le cavalier. Le trésor monétaire d'Aldrans reflète de manière évidente un fait historique extraordinaire : tandis que la Rome occidentale sombrait lentement dans la confusion des migrations et des structures de pouvoir en constante évolution, l'Empire d'Orient, sous la forme de Byzance ou de Constantinople, s'élevait vers une nouvelle grandeur. Car c'est exactement ce qui se reflète dans la découverte.

BYZANZ VS. ROME

Après sa conversion au christianisme, l'empereur Constantin s'est dirigé vers l'Orient, comme chacun sait. Plus précisément à Byzance ou, d'après son nom, à Constantinople. Rome fut plus ou moins abandonnée à elle-même et se retrouva dans le collimateur des tribus germaniques.

Cela s'exprime aussi dans la découverte du trésor d'Aldrans. Celui-ci se divise en deux parties à peu près égales selon l'origine des pièces de monnaie en possession du musée régional : Il contient 40 monnaies impériales byzantines et 46 monnaies d'origine germanique. Les pièces byzantines proviennent d'ateliers monétaires orientaux, les pièces germaniques d'ateliers monétaires de Rome et de Ravenne. Sur le plan chronologique, les pièces se répartissent entre trois empereurs : Justin II, qui a régné de 565 à 78, Tibère (578-82) et Mauricius (582-602).

DES 'TYROLIENS' SONT-ILS INTERVENUS ?

Pour percer le secret du site, une digression sur l'histoire du Tyrol au sixième siècle est nécessaire. Le Tyrol central et la partie occidentale du Tyrol à partir d'Innsbruck étaient peuplés par les Bréons. Ce peuple, dont la zone tribale s'étendait également à la vallée de la Wipp et au Tyrol du Sud, était expérimenté dans la surveillance des passages alpins. Il était également redouté pour ses brigandages et ses attaques contre les commerçants.

Il est remarquable que les Bréons aient pu conserver leur structure clanique et même leur langue même après l'occupation romaine de l'actuel Tyrol vers 15 avant Jésus-Christ. La raison possible est que les Romains reconnaissaient en eux des gardiens expérimentés des passages alpins, capables d'évaluer avec précision le temps et les dangers. Ils ont laissé faire les 'Urtiroliens', qu'ils ont d'ailleurs appelés plus tard Räter, car ils tenaient ainsi à l'écart les brigands et les égorgeurs. Au début, les Bréons ne protégeaient que le Reschen, puis le Brenner, une fois que le goulet d'étranglement de Klausen était devenu praticable et que le Brenner était devenu le centre du trafic. Les Romains pouvaient ainsi approvisionner leurs légions dans l'actuel sud de l'Allemagne sans problème majeur et en empruntant la route la plus courte J'ai déjà décrit un exemple du sort réservé à un village bréon lors de l'invasion du Tyrol par les Romains sur le Hohen Birga près de Birgitz.

LES 'URTIROLLIENS' AVAIENT PRIS LE 'BON' PARTI

Si l'on considère la Rome occidentale au sixième siècle après Jésus-Christ, elle avait été quasiment 'reprise' par les Ostrogoths, c'est-à-dire les Byzantins . Théodoric, leur chef légendaire, avait reconnu la fonction importante des Bréons et leur avait officiellement confié la tâche d'organiser la protection des frontières dans l'actuel Tyrol du Sud.

On était en 568, lorsque les Lombards ont envahi l'Italie. Et quelques décennies plus tard, l'épreuve de force a eu lieu. En 590, les francs romanophones et renforcés, sous la forme des Mérovingiens, envahirent le nord de l'Italie à partir de l'actuelle région des Grisons - à l'époque la Churratie. Ils ont littéralement envahi l'actuel Tyrol du Sud et se sont emparés des châteaux lombards jusqu'à Trente. On peut supposer que dans leur sillage se trouvaient également les Bréons et les Bavarois, qui donnaient volontiers un coup de main aux Francs. Car il y avait du butin à faire.

BUTIN OU RANÇON ?

Les guerres de l'époque avaient un objectif prioritaire : faire du butin et capturer des otages, éventuellement des nobles de haut rang ou des membres de leur famille. Les prisonniers se prêtaient parfaitement à l'extorsion d'or et d'argent. C'est exactement ce que l'on peut supposer dans le cas de la défaite lombarde.

Il est ainsi prouvé qu'en 591, après les batailles perdues, le souverain lombard de l'époque, Evin, est allé jusqu'au royaume des Francs pour acheter la liberté de compatriotes enlevés. C'est également le mot-clé pour le trésor d'Aldrans. Des émissaires lombards ont-ils peut-être également voyagé ici pour racheter des otages ? C'est pourquoi les spécialistes parlent d'un 'trésor monétaire lombard'. Il reste à savoir pourquoi ils ont enterré leur éventuelle rançon.

Le trésor d'or correspondait à une valeur d'exactement une demi-livre d'or romaine, ce qui représente aujourd'hui une valeur en or pur de la coquette somme de 7 300 €. Il y a plus de 1400 ans, c'était une somme colossale, du moins pour le Tyrol. Mais à l'époque, l'or était moins destiné à servir de moyen de paiement. En pays barbare, de telles sommes et pièces servaient plutôt à la constitution d'un patrimoine, étaient nécessaires à des fins de parure ou constituaient parfois des offrandes funéraires symboliques.

Après la défaite des Lombards dans l'actuel Tyrol du Sud, la somme du trésor monétaire d'Aldrans faisait partie soit d'un butin partagé, soit d'une rançon pour des prisonniers. Tout porte à croire qu'il s'agissait d'une rançon. Dans ce contexte, il est intéressant de noter qu'un château situé au-dessus de Trente sur une colline appelée 'Dos Trento' a pu se libérer de l'occupation franco-bretonne pour la somme de 600 solidi. C'est en effet là que les troupes lombardes s'étaient réfugiées pour échapper à la supériorité franque. Nous pouvons aujourd'hui supposer que les Bréons avaient ramené des prisonniers lombards chez eux dans l'attente qu'ils soient ensuite rachetés

Si nous supposons en outre qu'un émissaire de Trente chargé de la rançon s'est rendu en pays bréon pour négocier la rançon, nous savons seulement qu'il avait sur lui une demi-livre d'or romaine. La raison pour laquelle il a enterré cet or en dehors des colonies de l'époque reste encore à déterminer Son objectif pourrait bien avoir été Ambanes, le nom d'Aldrans au début du Moyen Âge. Peut-être voulait-il d'abord chercher les prisonniers et s'assurer qu'ils étaient encore en vie. Mais comme le contrat n'avait pas encore été invoqué, le négociateur n'avait probablement pas confiance en ses partenaires de négociation. Comparé à un autre rachat, il aurait pu il aurait pu racheter 35 hommes avec ce montant

Selon une autre théorie, la livraison d'or aurait été destinée au prince bavarois Tassilo, qui avait vaincu les Lombards avec les Francs. Le fait que le lieu de la découverte se trouve à proximité de la voie romaine qui menait ensuite à Vomp via Ampass et Häusern pourrait être un indice. Peut-être que des Bréons répugnants s'étaient mis en travers de son chemin et qu'il avait fallu enterrer le trésor à la hâte.

LE NÉGOCIATEUR A-T-IL ÉTÉ BATTU À MORT LORS DE LA DISPUTE ?

Dans tous les cas, le fait que l'or n'ait pas été déterré à l'époque laisse supposer des désaccords. Il est possible que les Bréons aient raccourci le négociateur d'un coup de tête. S'ils avaient enlevé des prisonniers lombards, ils faisaient de toute façon leur beurre. Ils pouvaient rentabiliser de tels prisonniers et les vendre comme esclaves. Mais nous ne saurons jamais exactement ce qui s'est passé.

Quoi qu'il en soit. Si les pièces du plus grand trésor en or appartiennent au Tyrol et peuvent être exposées au musée régional tyrolien Ferdinandeum, c'est grâce à un prospecteur et, plus encore, à un professeur d'université qui a eu la présence d'esprit d'agir.

Quoi qu'il en soit, cela vaut la peine d'aller voir le trésor d'or par soi-même dans le département d'archéologie du musée régional Ferdinandeum.

MON CONSEIL DE LECTURE :

W. Hahn et A. Luegmeyer : Le trésor monétaire d'Aldrans au Tyrol datant de l'époque des Longobards. Publications de l'Institut de numismatique de l'Université de Vienne. Maison d'édition Fassbaender Vienne. Impression : E. Becvar, Vienne. ISBN 3-900538-26-3

Métrologie de la livre romaine à l'épreuve du trésor lombard d'Aldrans

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